L M (peu) Perdu connaissance mise en scène Adrien Béal

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Perdu Connaissance mise en scène par Adrien Béal, de la Compagnie Théâtre Déplié, échoue à proposer une forme qui intéresse le spectateur.

Perdu consistance

Présenté comme le fruit d’une recherche autour d’un langage théâtral « qui puisse activer dans le présent de la représentation des problématiques politiques et philosophiques », Perdu connaissancemet en scène un groupe d’individus, trois femmes et trois hommes, dans le logement de fonction d’une gardienne d’école.

Celle-ci a perdu connaissance. Bientôt plongée dans le coma, son logement est investi par les autres, sa sœur et son mari, une autre sœur qui sort de prison, un parent d’élève, la directrice de l’établissement scolaire et son époux. 

Adrien Béal parle de quête de vérité dans des « dispositifs » que seraient l’école, la prison, l’hôpital. Mais la mise en scène ne donne chair à aucun de ces « dispositifs ». Les êtres, comme le lieu qu’ils traversent de façon plutôt artificielle, paraissent désincarnés, vides justement de toute vérité qui pourrait conduire à une interrogation sur le réel.

Perdu connaissance
Perdu connaissance (c)Vincent Arbelet

Vide et Statisme

La scénographie (Kim Lan Nguyen Thi) est volontairement en prise avec le réel. Grille qu’on ouvre pour accéder dans l’école, sonnette, fenêtre de la loge, dessin coloré dans l’entrée, piliers de béton dans le hall, bureau de la gardienne et accessoires du quotidien et de vie. L’espace a été conçu comme pour rejeter la place de l’humain dans les coins et recoins. Sur le grand plateau, les objets qui peuvent être maniés sont plaqués contre les murs et la quasi totalité de la scène est occupée par un lino grisâtre. Le vide règne. 

Cette organisation du plateau n’aurait rien de gênant si la mise en scène, extrêmement statique et, elle-aussi, sans chair, n’était redondante de cette désertion de l’espace. Les placements sont aux extrêmes, les corps sont fixes et comme absents. Faute de présence en acte, le spectateur est obligé d’attendre que la parole soit porteuse de matière et de sens. Malheureusement, le texte qui se veut travaillé, « littéraire », est décevant. La vérité est certainement ailleurs. Dans une parole plus simple.

Les Batteurs, la précédente création d’Adrien Béal et de la Cie du Théâtre Déplié, inventait un territoire scénique novateur. Souhaitons que le prochain travail de la compagnie retrouve cette veine qui surprenne et éveille l’intérêt.

 

T2G Jusqu’au 19 novembre.

Avec Pierre Devèrines, Boutaïna El Fekkak, Adèle Jayle, Julie Lesgages, Etienne Parc, Cyril Texier.

Saison T2G Théâtre de Gennevilliers

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