Critique Yitzhak Rabin : chronique d’un assassinat

Mise en scène Amos Gitai

680

Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin, le premier ministre israélien, était assassiné, lors d’une manifestation pour la paix. Amos Gitai questionne, à nouveau, artistiquement, cet événement majeur et imagine un oratorio intime et puissant.

Un oratorio intime et puissant

Yitzhak Rabin n’a cessé de passionner Amos Gitai. Une année avant l’assassinat du premier ministre israélien par un juif extrémiste de droite, le 4 novembre 1995, le réalisateur avait consacré un documentaire à cet artisan de la paix au Proche Orient, « Give peace a chance ». Depuis sa brutale disparition, expositions, films, installations, continuent à interroger le processus pacifique enclenché par Yitzhak Rabin. En 2016, Amos Gitai créé Yitzhak Rabin, chronique d’un assassinat, au Festival d’Avignon, dans la cour du Palais des Papes. En 2021, dans le cadre de la programmation du Théâtre de la Ville, le metteur en scène reprend ce spectacle au Théâtre du Châtelet. Mais, en repensant, encore une fois, l’architecture de son projet mémoriel.

Yitzhak Rabin
Natalie Dessay, Irène Jacob et Rachel Khan dans Yitzhak Rabin : chronique d’un assassinat (c) Laura Stevens

Le violon d’Alexey Kochetkov ouvre le spectacle. Puis, une vidéo très émouvante, projette l’image de la regrettée Jeanne Moreau, lisant une lettre extraite de la correspondance de la mère d’Amos Gitai. Autour d’une grande table rectangulaire, quatre récitantes (Sarah Adler, Natalie Dessay, Irène Jacob, Rachel Khanprennent en charge le récit des tragiques événements. Leurs voix s’accordent dans une choralité parfaite. Nathalie Dessay, accompagnée par le choeur Accentus, touche les coeurs de sa voix unique. Des extraits de Jules César de Shakespeare bousculent les frontières entre le théâtre et le réel.  

Yitzhak Rabin : chronique d’un assassinat mêle évocations personnelles et documents d’époque, chant et récitatifs. Comme si le dialogue historique, qui n’avait pu aboutir sur la scène politique internationale, devait continuer à être interrogé sur le plateau par un échange artistique pluriel.

Hymne à la paix, le spectacle imaginé par Amos Gitai s’élève comme un oratorio intime et puissant, en faveur du chant et de la parole. ♥♥♥♥♡

 


Yitzhak Rabin : chronique d’un assassinat         

Théâtre du Châtelet

Programmation du Théâtre de la ville

CONCEPTION, FILMS ET MISE EN SCÈNE Amos Gitai

TEXTE Amos Gitai & Marie-José Sanselme // ASSISTANTE À LA MIS EN SCÈNE Talia De Vries // LUMIÈRES Jean Kalman  // VIDÉO Laurent Truchot

AVEC
Sarah Adler, Natalie Dessay, Irène Jacob, Rachel Khan

Chant : Natalie Dessay

Guillaume de Chassy, PIANO
Shani Diluka, PIANO
Bruno Maurice, ACCORDÉON
Alexey Kochetkov, VIOLON
Louis Sclavis, CLARINETTES, SAXOPHONES

Chœur Accentus, DIRECTION RICHARD WILBERFORCE

CHEF DE CHANT
NICOLAÏ MASLENKO
avec les sopranos, les altos, les ténors et les basses du choeur Accentus


Lire une autre critique du blog théâtre M La Scène sur un spectacle du Théâtre de la Ville

S'abonner à notre newsletter
laissez un commentaire

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies. Accepter En savoir plus