Les Imposteurs d’Alexandre Koutchevsky mis en scène par Jean Boillot au 11 Gilgamesh Belleville, joue de la proximité avec le spectateur pour s’amuser à mêler le vrai au faux.
Critique les imposteurs
Un jeu d’enfant
Tout commence par une photo de classe. Dans une classe. Le 11 Gilgamesh Belleville s’est transporté hors ses murs, à la Cité scolaire Frédéric Mistral, pour accueillir le spectacle Les Imposteurs mis en scène par Jean Boillot. Le déplacement fait sens. Car, il est question de souvenirs d’adolescence et de ce moment crucial pour les acteurs où est né le désir de théâtre.
Dans la salle, des rangées de chaises se font face tandis que sur l’écran se projettent la photo et ces visages de lycéens qui prennent la pose. La bi-frontalité est voulue. Pour casser la posture surplombante de celui qui parle face à ceux qui écoutent, les acteurs sont assis parmi le public. Cette disposition scénique permet une grande interaction avec l’assistance mais toujours avec respect et délicatesse. Dans les espaces ouverts par le texte écrit par Alexandre Koutchevsky, les individualités sont parfois sollicitées pour nourrir de leur témoignage intime, ce moment où certains ont décidé d’expérimenter une pratique théâtrale.
Quand les imposteurs ne sont pas ceux qu’on croit
La question de l’imposture est pressentie dès qu’on parle d’acteurs. Pourtant, le texte d‘Alexandre Koutchevsky est le fruit d’un travail étroit avec les deux acteurs de la pièce Régis Laroche et Isabelle Ronayette, tout les deux facétieux et touchants à souhait. C’est à partir de leur matière autobiographique, de leurs souvenirs d’adolescents, que le texte a été conçu. Il en ressort pour le spectateur une impression de vérité et en même temps de grande liberté laissée aux comédiens alors que celui-ci est écrit à « 99 % » ainsi que le précise Jean Boillot.
Mêlant le vrai et le faux, jouant à nous emmener sur de fausses pistes où l’identité se trouve parfois usurpée, racontant joyeusement l’enfance et le désir du théâtre, Les Imposteurs, mis en scène par Jean Boillot, ne peut que plaire. Un spectacle espiègle à découvrir.
Festival #OFF19 au 11 Gilgamesh Belleville, à 10h45
De Alexandre Koutchevsky
Mise en scène Jean Boillot
Avec Régis Laroche et Isabelle Ronayette, comédiens permanents du NEST, CDN transfrontalier de Thionville-Grand Est
Création lumières Emmanuel Nourdin
Musique Hervé Rigaud
Régisseur Romain Szablewski
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