J’ai si peu parlé ma propre langue
Mise en scène Agnès Renaud
A l’Espace Roseau teinturiers, la Cie L’Esprit de la forge présente « J’ai si peu parlé ma propre langue » . Entre témoignage intime et réécriture facétieuse, les événements d’Algérie sont racontés avec émotion et humour.
L’Algérie au coeur
A la Radio Amicale du soleil, on n’est pas à cours d’idées, pour évoquer l’histoire des rapatriés d’Algérie. L’émission se fait en direct. Sur le plateau, quatre micros au bout de perches amovibles attendent les intervenantes. Face aux deux chroniqueuses qui mènent l’émission, le public devient acteur. Dans la salle, au premier rang, une première invitée attend mais ne peut s’empêcher de participer.
Il s’agit avant tout de rendre hommage à une figure emblématique du quartier, Carmen Sintès, récemment décédée. Pour évoquer sa mémoire, les deux chroniqueuses ont fait appel à une ancienne camarade, celle qui trépigne d’intervenir. A travers cette figure haute en couleurs, c’est toute la jeunesse algéroise de ces femmes qui va se donner à entendre. Quand elles « faisaient le boulevard » à Oran, pomponnées comme des vedettes de magazines pour capter le regard des garçons. Quand elles ont commencé à travailler et à résister aux demandes en mariage. Indépendance des femmes et indépendance du pays se conquièrent et se racontent en parallèle.
Au micro, vont défiler plusieurs personnages : amie, universitaire, témoin, rapatriée, autrice, cuisinière, chanteuse, femmes simples ou fantasmées et même le Général De Gaulle. L’énergie est au rendez-vous mais aussi l’émotion. Car, cette évocation facétieuse des événements qui ont traversé l’Algérie est nourrie d’un terreau autobiographique plus grave. Celui du témoignage de la propre mère d’Agnès Renaud, la metteure en scène.
Mené par les quatre comédiennes pétillantes du collectif L’Esprit de la forge ( Marion Duphil-Barché, Pauline Méreuze, Diane Regneault, Flore Taguiev), J’ai si peu parlé ma propre langue, évoque la nécessité de la transmission pour parvenir à se construire. L’histoire intime se mêle à la grande histoire mais le parti pris est celui de la gaité.
Les LM de M La Scène : LMMMMM
J’ai si peu parlé ma propre langue
du 7 au 30 juillet – Relâches : 12, 19, 26 juillet
à 16h10
- Mise en scène : Agnès Renaud
- Interprète(s) : Marion Duphil-Barché, Pauline Méreuze, Diane Regneault, Flore Taguiev
- Scénographe : Claire Gringore
- Créateur son : Jean de Almeida
- Lumières : Véronique Hemberger
- Régie : Martin Rumeau, Jean-Marc Sabat
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Compagnie L’Esprit de la forge
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