Critique Blanc de blanc
de Shu OKuno
Shu Okuno présente Blanc de blanc, au Théâtre Transversal, dans le cadre du Festival Off d’Avignon : une délicate plongée dans un monde poétique à portée de mains.
Pour découvrir les coulisses et les secrets du spectacle « Blanc de Blanc », ne manquez pas notre interview vidéo exclusive de Shu Okuno sur la chaîne YouTube de M la Scène. Regardez-la maintenant !
Un Peintre-Mime et Poète du Corps
Shu Okuno, né à Tokyo, se définit comme un créateur en quête de nouvelles formes d’expression. Influencé par le célèbre Marcel Marceau et Étienne Decroux, dont il a suivi les enseignements, l’artiste trace néanmoins son propre chemin artistique. Il s’agit de développer une vision unique où se mêlent danse et poésie. Se qualifiant de « peintre-mime » et « poète du corps » , il transcende le mime traditionnel et parle d’ « Art du Geste » pour qualifier son travail.
En plein confinement, alors qu’il cherche des musiques pour accompagner l’un de ses « tableaux » , intitulé « Ambiance dimanche » , Shu Okuno découvre les morceaux du pianiste Jordane Tumarinson et entre en contact avec lui. Dès lors, sans s’être jamais rencontrés in vivo, ils créent ensemble des performances fusionnant musique et mime. Dans Blanc de blanc, piano et geste s’épousent pour illustrer et créer des instantanés de vie, ancrés essentiellement dans le paysage français.
Un ailleurs où le temps se rêve
Blanc de blanc est ainsi constitué de plusieurs saynètes offertes à l’imaginaire de celui qui regarde. Shu Okuno inscrit chaque titre à la craie sur le mur noir au lointain. « L’heure bleue » , « Blague cosmique » , « Ambiance dimanche » , « Blanc de blanc » , « Le Tailleur » , « Autoportrait » , (…) chaque tableau développe sa couleur, teintée de mélancolie, de joie, ou d’humour. Seul en scène, Shu Okuno crée un univers délicat, esquissé par le corps, le visage et les mains. Le geste se double parfois d’un travail sur les ombres chinoises qui ouvre pour chacun un chemin vers l’enfance.
La scénographie graphique de l’architecte Nanao Ishizuka enrichit le travail visuel offert par le corps dans l’espace. Composé de sphères blanches de tailles différentes, le décor évoque un paysage étranger à notre monde. Celui d’un ailleurs où le temps se rêve, suspendu, peuplé de satellites mouvants à la perfection nue. Baignées de bleu, au tout début du spectacle, les sphères nimbées d’ombre et de lumière, façonnent une image de toute beauté.
Blanc de blanc de Shu Okuno, avec la plus pure des simplicités, oeuvre à construire une poésie où l’art du mime se réinvente. A voir au Théâtre Transversal.
Les LM de M La Scène : LMMMMM
Après le spectacle, les entretiens de M La Scène : Shu Okuno
Blanc de blanc
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