Crise de gouvernance à la Comédie de Genève : la direction de Séverine Chavrier contestée en interne
Les allégations formulées à l’encontre de Séverine Chavrier
Un climat de travail dégradé
Depuis sa nomination à la tête de la Comédie de Genève en 2023, Séverine Chavrier est confrontée à une série de départs et de critiques internes. Une quinzaine d’employés ont quitté l’institution, évoquant un climat professionnel jugé toxique, marqué par des comportements autoritaires, des propos dénigrants et une absence d’écoute.
Une gouvernance centralisée et désorganisée
Les témoignages recueillis par La Tribune de Genève décrivent une direction concentrée autour de collaborateurs proches de la metteuse en scène, souvent issus de ses précédentes fonctions en France. La hiérarchie interne serait devenue rigide, les décisions arbitraires, et les changements de directives constants, provoquant une perte de repères et une forte démotivation au sein des équipes.
Des tensions avec le milieu culturel suisse
Plusieurs sources dénoncent un manque de considération envers la scène théâtrale romande. Séverine Chavrier est accusée d’exprimer un certain mépris pour les productions locales, ce qui nourrit un sentiment de rupture entre la Comédie et le tissu artistique genevois.
Des choix artistiques contestés
La directrice est critiquée pour la place importante accordée à ses propres créations dans la programmation et dans l’usage des moyens financiers du théâtre. Certaines productions personnelles auraient mobilisé des ressources jugées disproportionnées, au détriment d’autres projets et de la diversité artistique attendue d’une institution publique.
Une médiation institutionnelle sans effet
Alertée dès 2024, la Fondation d’art dramatique — organe de tutelle — a organisé un plénum interne pour tenter d’apaiser la situation. Cette démarche, menée sans médiation externe, n’a pas permis d’apporter de solution durable. Le malaise demeure au sein du personnel, malgré les appels à des mesures concrètes.
Réfutations et soutien politique
Séverine Chavrier conteste l’ensemble des accusations, qu’elle juge diffamatoires, et affirme que la situation est désormais apaisée. Elle explique les départs par des motifs personnels ou professionnels, des opportunités de carrière pour ces collaborateurs notamment, et met en avant la cohésion retrouvée de son équipe. La conseillère administrative Joëlle Bertossa, en charge de la culture à la Ville de Genève, se dit attentive à la situation tout en renouvelant son soutien à la démarche artistique de la directrice.
Espérons qu’une enquête interne confiée à un cabinet indépendant permettra de faire la lumière sur les allégations formulées, par les personnels de la Comédie de Genève en étudiant en particulier la véracité et la matérialité des faits dénoncés et que toute conclusion utile en soit tirée, y compris dans l’hypothèse de dénonciations calomnieuses.