Critique La Cabane de l’architecte

Mise en scène Jean-Luc Paliès

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La cabane de l'architecte

Chapelle du Collège de la Salle, La Cabane de l’Architecte, de la compagnie Influenscènes explore la genèse d’une vocation. Celle de Robertino Rubato, futur architecte, initié par Le Corbusier lui-même. Sur les rives de la Méditerranée, au pied d’un cabanon devenu mythique, se tisse une relation rare entre un maître visionnaire et son apprenti.

 

La Cabane de l’Architecte : du maître à l’apprenti

La Cabane de l’Architecte retrace avec finesse une rencontre véridique, fondatrice, celle de l’architecte Le Corbusier et du jeune Robertino Rubato. Le garçon, vif et curieux, promis à un métier manuel, se découvre une vocation d’architecte au contact du maître. Louise Doutreligne, dans le texte à l’origine de la représentation, reconstitue cette relation singulière, née à Roquebrune-Cap-Martin.

Dans l’ombre bienveillante du cabanon iconique du Corbusier, l’autrice compose un récit d’initiation, tout en nuances. Loin de toute solennité, l’apprentissage s’y dessine comme un dialogue entre générations, entre regard émerveillé et geste précis, transmis, prolongé. Le maître ne communique pas seulement une vision de l’habitat; Il offre à un enfant la possibilité de penser, de créer, d’agir et de devenir.

Une mise en scène soignée

Par une scénographie épurée mais évocatrice, servie par les vidéos marines de Luca Jimenez et Nina Cholet, la mise en scène de Jean-Luc Paliès met en lumière cette relation d’éveil. Le maître apparaît à hauteur d’homme, à la fois exigeant et généreux. L’élève, Robertino, incarné avec justesse par Oscar Clark, traverse les étapes d’une transformation intime, de la fascination à l’accomplissement. À travers les allers-retours entre présent et passé, entre le deuil et le souvenir, le plateau devient lieu de passage et d’héritage. Le savoir se transmet comme une posture face au monde. Une manière d’habiter, au sens le plus large du terme. L’acte de bâtir prend racine dans celui de regarder, d’écouter et d’apprendre.

La pièce ne se contente pas de raconter la rencontre entre un architecte de génie et celui qui deviendra, sans diplôme, son disciple et successeur. Le chemin parcouru par Robertino est celui d’une élévation. L’architecture devient un langage transmis de maître à apprenti, une grammaire du vivant dont le cabanon de 3,66 mètres sur 3,66 mètres devient le symbole lumineux. Cette modeste baraque, conçue selon les principes du Modulor, incarne également une éthique. Faire simple, faire juste, faire humain. C’est depuis ce lieu modeste, face à la mer, que Le Corbusier a rêvé et conçu  Chandigarh, Ronchamp et la Cité radieuse.

  La Cabane de l’Architecte offre, avec simplicité et justesse, une célébration subtile de la transmission, cet acte essentiel par lequel une parole, un regard, un geste peuvent changer un destin.

Les LM de M La Scène : LMMMMM

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Applaudissements après la représentation le 9 juillet 2025 lors du Festival Off d'Avignon

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La Cabane de l’Architecte

Théâtre du Collège de la salle

Texte de Louise Doutreligne

Jean Luc Paliès – Mise en scène
B- Interprétation Bruno Béraud,, Oscar Clark , Claudine Fiévet , Mandine Guillaume, Jean-Luc Paliès.
Lucas Jimenez – Scénographie
Madeleine Nys – Costumes
Nina Cholet – Vidéo
Kevin Le Bellec – Musique
Jeeb’s Paliès – Musique

Cie Influenscènes

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