À la Scala Provence, La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro réunit Philippe Torreton, dans le rôle-titre, et Léna Bréban, à la mise en scène. Ensemble, ils reviennent sur leur collaboration, le choix de monter Beaumarchais aujourd’hui et la force intemporelle de cette comédie prérévolutionnaire.
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Une rencontre artistique
Léna Bréban : « On m’a proposé de faire ce projet et j’avais très envie de travailler avec Philippe. En relisant la pièce… j’ai découvert qu’on allait pouvoir avoir un champ de sujet de travail fantastique parce que la pièce est incroyablement d’actualité et elle raisonne de façon complètement folle. »
Philippe Torreton : « C’est le premier texte que j’ai appris vraiment dans le but de faire du théâtre. » Il raconte avoir découvert Figaro au Cours Simon, puis l’avoir joué à la Comédie-Française, avant que Frédéric Biessy ne le pousse à reprendre ce grand rôle.
Figaro, un personnage qui évolue avec l’âge
Philippe Torreton : « Ce n’est pas la même chose de se marier à plus de 50 ans qu’à 30 ans… La trahison du Comte devient plus lourde, plus lourde de conséquences. »
Pour lui, cette maturité donne au personnage de Figaro une profondeur nouvelle, marquée par « de l’amertume » et « de la colère »
Une mise en scène où le corps est central
Léna Bréban : « J’ai besoin… de rentrer dans un texte avec le corps. » Elle revendique l’importance de la sensualité dans le couple Suzanne/Figaro : « Pour raconter la domination, il faut raconter l’amour. » Elle souligne aussi la capacité de Philippe Torreton à mêler « profondeur » et « légèreté », à l’image de l’écriture de Beaumarchais.
Les silences qui marquent
Léna Bréban : « Ce passage qui a été écrit par un homme au XVIIIe siècle… qu’il soit entendu et qu’il résonne avec autant d’actualité, c’est très émouvant pour moi. »
Philippe Torreton : « Il n’y a pas plus révolutionnaire que de dire ça à un noble… »
Une scénographie en construction et déconstruction
Léna Bréban : « On est dans un monde qui est en train de se reconstruire, se déconstruire… » Avec le scénographe Emmanuel Ro, elle imagine un décor qui symbolise «la fin des privilèges » et « de la domination de l’homme sur la femme ». La dernière image — le Comte quittant la fête — devient un épilogue à forte charge symbolique.
Conclusion
Entre fidélité au texte et regard contemporain, Léna Bréban et Philippe Torreton livrent une version de La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro où l’énergie, l’humour et la réflexion sociale se conjuguent sur scène. Le spectacle sera rejoué à la Scala Paris,
Reprise à Paris du 4 septembre 2025 au 6 janvier 2026. Détails et billetterie sur La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro — Scala Paris (page officielle)