Carmen(s) de José Montalvo

L MMM

1 698

José Montalvo reprend sa création flamboyante Carmen(s) au Théâtre de Sartrouville et défend avec force et vitalité les valeurs de liberté, d’expression et de partage.

Rouge Carmen(s)

Carmen est la figure de la femme rebelle. Création littéraire de Prosper Mérimée au XIXème siècle, magnifiée par Georges Bizet, la gitane au cœur de braise est devenue au fil des siècles l’archétype de la femme insoumise, celle qui préfère mourir plutôt que de perdre sa liberté.

Chez José Montalvo, comme l’indique le titre de la chorégraphie, Carmen(s), ce n’est plus la fatalité qui est représentée sur scène mais l’élan de vie. Carmen n’est plus unique, elle est multiple. Elle se nourrit de la force de toutes ses incarnations. Femmes, hommes, nationalités, voix, chants, danses, parcours de vie, chaque accent d’expression, chaque désir de liberté, dynamisent l’espoir que porte la figure positive de cette femme mythique.

Carmen(s) José Montaldo
Carmen(s) Photo Patrick Berger

 

Musicalement, là encore, la confrontation culturelle vient enrichir l’opéra premier. Si les airs bouillonnants de l’opéra-comique de Bizet ont la part belle, des morceaux de musique live ( percussions coréennes de Ji-eun Park, et Kee-ryang Park, cornemuse iranienne de Saeid Shanbehzadeh) les vivifient de leurs sonorités nouvelles.

Démultiplications de visages et des espaces

Sur le plateau, seize interprètes font battre le cœur de Carmen : par la danse ( flamenco, contemporaine, hip-hop, classique), par la voix ( tous sont équipés de micros), par le chant, par le jeu, par leur inscription dans un réseau scénographique où l’ici et maintenant communique avec un ailleurs virtuel. 

Le travail sur la vidéo (José Montalvo, Sylvain Decay, Franck Lacourt) et l’incrustation d’images numériques (Sylvain Decay, Clio Gavagni, Michel Jaen Montalvo) est remarquable. Inventif, il instaure un va et vient fructueux et jubilatoire entre ce qui se joue sur scène et ce qui a été enregistré. Scènes projetées sur écran, commentées en direct, comme dans une cabine de doublage. Scènes dédoublées sur le plateau, en deux couloirs temporels. Dialogue entre le danseur exprimant sa vision de Carmen et celui qui l’exprime en dansant devant nous. Images figées sur l’écran, qui s’animent,  puis se figent pour reprendre vie sur le plateau. 

L‘espace se démultiplie et casse ce qui parait être. Il s’agit d’ouvrir les esprits, de bousculer les a priori, de donner à voir ce qui relie et non ce qui oppose. José Montalvo prône une humanité vivante, généreuse, en mouvement. Le public était debout pour partager son enthousiasme avec les danseurs. Fasse que toutes les femmes et que tous les hommes embrassent cette énergie salutaire pour regarder autrement celui qui vient au devant d’eux.

Créé et interprété par Karim Ahansal dit Pépito, Rachid Aziki dit ZK Flash, Eléonore Dugué, Serge Dupont Tsakap, Samuel Florimond dit Magnum, Elizabeth Gahl, Rocío Garcia, Florent Gosserez dit Acrow, Rosa Herrador, Chika Nakayama, Ji-eun Park, Kee-ryang Park, Lidia Reyes, Beatriz Santiago, Saeid Shanbehzadeh, Denis Sithadé Ros dit Sitha

Lire aussi Réparer les vivants au Théâtre de Sartrouville

Voir Carmen(s) Maison des Arts de Créteil

Afficher les commentaires (1)

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies. Accepter En savoir plus