Critique Dans la forêt (lointaine)
Texte et mise en scène Clément Marchand

Dans la forêt (lointaine) de Clément Marchand se présente comme un voyage tendre et rocambolesque en quête d’un père disparu. A découvrir au Théâtre des Corps Saints. Voir l’interview de Clément Marchand par M La Scène.
Voyage en Amazonie (intérieure)
Tout commence par une photo. Un cliché exhumé du passé, jeté là comme un appel du destin. L’image représente un père disparu depuis longtemps dans des conditions demeurées mystérieuses. L’homme était parti en reportage sur le cartel de Medellín. Son corps n’a jamais été retrouvé et c’est un cercueil vide que la famille a mis en terre.
Pour la mère d’Alex (Peggy Martineau), cette photo constitue un déclic. Le moment de partir en quête de vérité, afin de comprendre et peut-être même, de se pardonner. Le fils (Jean-Baptiste Guinchard) se résout à l’accompagner, à contre-cœur. La jungle, les mygales, les léproseries, ne peuvent qu’effrayer ce trentenaire hypocondriaque.
La mère s’accroche au passé. Lui cherche à tourner la page. Un voyage improbable au cœur de l’Amazonie va permettre néanmoins un nouveau départ au sens propre comme au figuré. Les liens se resserrent, les peurs s’effacent et la mémoire s’éveille au fil des péripéties.
Cependant, lors de ce voyage qui les conduit au coeur de la forêt amazonienne, le fils et la mère ne sont pas seuls. Un fantôme les accompagne. Celui du père (Guillaume Tagnati). Le père disparu hante encore, trente ans après, ceux qui l’ont aimé. Sa présence tenace et cocasse habite les paysages et les conversations. Il s’invite dans les silences, dans les disputes absurdes, comme dans les éclats de rire. Le fantôme s’agite, commente les actions ou les paroles, sans qu’aucun des personnages ne le voie.
Ce levier de comédie fonctionne à plein. Il établit une connivence avec le spectateur et désamorce le drame, sans en ôter la réalité. Ainsi que Clément Marchand le précise, il aime « raconter des choses tristes avec légèreté et de manière drôle ».
Après Frère(s), Clément Marchand poursuit son sillage singulier : une histoire sensible, traversée d’humour et d’humanité.
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Dans la forêt ( lointaine)
Théâtre des corps Saints
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