« Les Rustres » Goldoni mise en scène Jean-Louis Benoit

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LMMM Beaucoup : Les Rustres de Goldoni au Théâtre de Sartrouville mise en scène Jean-Louis Benoit

Christian Hecq mène le jeu.

Pour Goldoni, comme pour Molière un siècle plus tôt, la comédie doit être un « miroir »; il s’agit par le rire de peindre les hommes d’après nature, de corriger leurs défauts, de montrer la société avec simplicité mais sans concession.

Nous sommes donc à Venise, au XVIIIe, dans un appartement austère où règne en maître, Lunardo,  un homme bourru qui tyrannise sa femme et sa fille. « C’est moi qui commande » clame-t-il au haut et fort en s’érigeant, avec deux de ses compères, en parangon de l’autoritarisme.

Lunardo, c’est Christian Hecq. Il investit le personnage avec tout son talent. Même si le reste de la troupe de La Comédie française ne démérite pas, le pouvoir comique de ce comédien est inégalable. Le corps, le visage, le verbe, tout est donné au plaisir de faire rire.

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GOLDONI : La parole des femmes pour changer les mentalités

Recluses, brimées, les femmes n’ont plus qu’une seule arme, la parole. Felice (interprétée par Clothilde de Bayser) est celle qui la manie le mieux. Sa victoire finale est la victoire de la plaidoirie et du théâtre, celle d’un futur ouvert contre ceux qui s’enferment dans des valeurs rétrogrades sans avenir, celle de Goldoni, avocat et dramaturge qui dénonce par le rire une société fermée et une classe bourgeoise possédante incapable d’évoluer.

Vos façons d’agir avec les femmes, avec vos épouses, avec votre fille, sont si extravagantes, elles sortent tellement de l’ordinaire, que jamais, au grand jamais, elles ne pourront vous aimer elles vous obéissent par force, elles se laissent brimer par sagesse et elles vous considèrent, non comme des maris et des pères, mais comme des Tartares, des ours, des gardiens de prison;
Felice, Acte III, scène 2
Une scénographie au service du rire

Jean-Louis Benoit opte pour une scénographie de cette pièce de Goldoni qui joue avec l’enfermement. La plateau est volontairement coupé, rétréci, au point même parfois de n’être plus à la fin de l’acte I, qu’un cube étroit, une cuisine où les cinq personnages, empêtrés dans les objets et  le corps des autres, tentent de débattre, d’échanger en ménageant un espace où les autres ne pourront les entendre. Effet comique garanti! L’ensemble est mené tambour battant pour le plus grand plaisir des spectateurs.

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