« Le Sacre du printemps » chorégraphie d’Angelin Préjlocaj

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LM***** Énormément: Le Sacre du printemps d’ Angelin Préjlocaj

Un Sacre qui réussit à bousculer les conventions

Il y avait « Le Sacre » de Pina Bausch, glorieux, bouleversant. Depuis 2011, date de sa création, il y a désormais « Le Sacre » d’Angelin Préljocaj, animal, magnifique. Nijinski avait provoqué un scandale retentissant lors de la première du ballet en mai 1913 au Théâtre des Champs-Élysées, cent ans après, la version crue, sans complaisance, de Préljocaj peut encore heurter et bousculer la confortable aspiration aux conventions.

Le chorégraphe renoue avec la thématique ancestrale du sacrifice, celle d’une fête barbare où il s’agit, pour toute une communauté, d’offrir l’un de ses membres à la nature toute-puissante pour s’en concilier les faveurs. Ce choix artistique s’appuie sur la très belle scénographie de Thierry Leproust, six panneaux herbeux, concaves, amovibles, que les douze danseurs enjambent, traversent , dynamisent par leurs transes, par leurs ébats violents. Les six morceaux finiront par se rejoindre et par emprisonner l’élue.

 

Une danse féroce

Accompagnant la puissante musique de Stravinski, la danse est brutale, bestiale, animée par un élan de vie, nécessaire, féroce. Les couples se prennent avec sauvagerie. Le corps de l’élue est mis à nu avec âpreté par le collectif et abandonné à son sort. Mais, les dernières images du ballet, magnifiques, montrent une élue forte de son acceptation qui épouse, dans la douceur, la terre qui la reçoit. Son corps frêle et offert paraît lentement absorbé comme celui d’un enfant qui retournerait dans un ventre fécond et maternel.

sacre-prejlocaj

Tumulte, des guerrières urbaines

Un ballet, plus récent, créé en 2012, accompagnait ce programme, « Royaume uni« , une pièce pour quatre danseuses sur une musique contemporaine. Préljocaj reprend, avec les danseuses de sa compagnie, une pièce créée pour des artistes Hip-Hop, guerrières urbaines contemporaines. L’argument est travaillé par l’idée d’une aspiration à l’unité, les quatre pays, les quatre univers se rejoignant pour ne constituer qu’un seul royaume. La démonstration est hypnotique, parfaitement orchestrée mais, le souffle vital qui anime « le Sacre » ébranle bien plus le spectateur.

http://www.youtube.com/watch?v=u_8q8kWbHcs

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