Résister, c’est exister mise en scène Isabelle Starkier

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Résister seul et résister ensemble.

LM MM Résister, c’est exister mise en scène Isabelle Starkier

Première image frappante. Seul, sur le plateau, un homme se lève. Mais, dans la fumée âcre qui se propage, émergent les ombres grises et inquiétantes de silhouettes suspendues à des chaînes. François Bourcier est cet homme. Sa posture et son costume évoquent la figure mémorielle de Jean Moulin. Tandis qu’il se tient droit, une voix off se fait entendre et rappelle que le texte d’Alain Guyard est bâti à partir de témoignages authentiques de Résistants et de Justes parmi les Nations pour la période de 1940 à 1945, ces femmes et ces hommes qui ont choisi de résister seul et ensemble contre la « la bête immonde ».
( résonneront durant le spectacle les voix off d‘Eva Darlan, Evelyne Buyle, Daniel Mesguich, Yves Lecoq et Stéphane Freiss)

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Résister, c’est exister  Photo Émilie Génaédig

« Secouer les chaînes, ne pas être un peuple de chiens couchants »

Passé ce moment de découverte, comme animé par une urgence vitale, François Bourcier se saisit du plateau avec force et panache pour incarner ces héros multiples, anonymes ou non, de la Résistance intérieure que la scénographie d’Isabelle Starkier rend palpables comme une armée de l’ombre en devenir. Pendant plus une heure vingt, dans une chorégraphie gestuelle travaillée au cordeau, où l’accessoire se réinvente en permanence, l’acteur endosse les costumes suspendus pour les faire vivre ou plutôt revivre. Détachant les chaînes qui les retiennent pour leur redonner chair, François Bourcier illustre la phrase que les élèves du Lycée Buffon écrivaient sur les tracts en juillet 1940 « secouer les chaînes, ne pas être un peuple de chiens couchants ».

Paysan, proviseur, femme de ménage, gendarme, enfant juif perdu, militant communiste avant un attentat, l’acteur incarne une quarantaine de personnages, changeant sa voix, passant de l’ironie à l’émotion, devenant Joseph Kessel à l’aube de la création du « Chant des Partisans » comme Olga Bancic, du Groupe Manouchian, décapitée à Stuttgart, berçant sa petite fille avant d’aller au  combat.

Au Studio Hébertot, Résister, c’est exister  est un spectacle riche et inventif, à ne pas manquer.

https://www.studiohebertot.com/

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