« Père » mise en scène Arnaud Desplechin

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L MMM (Beaucoup) Père d’August Strindberg mise en scène Arnaud Desplechin à la Comédie Française

Chuchoté et poignant

Écrit en 1887, le mélodrame d’August Strindberg, met en scène un capitaine de cavalerie, érudit et athée, qui s’oppose à sa femme sur l’éducation de leur fille. Il souhaite que celle-ci devienne institutrice ce qui implique qu’elle quitte la maison et aille en ville. La mère, elle, veut en faire une artiste et aspire à la garder près elle. Cette divergence fait émerger tous les ressentiments et toutes les frustrations larvés du couple. Le capitaine, reclus, absent de plus en plus à la vie, se croit bientôt victime des trois femmes qui l’entourent, sa femme, sa nourrice et sa fille, au point de douter de sa paternité, fierté qui le tenait encore debout.

C’est sur un plateau cerné de grands panneaux austères, baigné de lumières ouatées ou rasantes que le réalisateur de « La Vie des morts », Arnaud Desplechin fait jouer l’affrontement qui finira par avoir raison du père. Les corps sont tenus, les voix chuchotées, les paroles acérées. L’amour qui a lié tous ces êtres se défait dans la poussière acre des mots adressés pour humilier et blesser. Le père (Michel Vuillermoz encore une fois parfait) cadenassé dans sa paranoïa d’homme mystifié sombre dans la folie tandis que sa femme (Anne Kessler) parait tenir les rênes de cette entreprise de déconstruction.

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(Anne Kessler et Alexandre Pavloff dans Père, mise en scène Arnaud Desplechin, Comédie Française)

Une thématique désuète

La scénographie de Ruby Sabounghi, les costumes de Caroline de Vivaise comme les lumières de Dominique Bruguière sont un vibrant hommage à l’univers bergmanien et rappellent notamment les plans qui ouvrent Cris et chuchotements. L’esthétique de l’ensemble convainc mais, hélas, la thématique qui hante les trois actes de la pièce est peu passionnante et semble, il faut bien l’avouer désuète à l’ère de l’ADN et des test de paternité. Restent de jolies scènes ou des moments intenses. Le spectateur gardera notamment en mémoire l’image de la nourrice ( Claude Mathieu, excellente) bernant par la douceur l’homme qui fut comme son enfant pour lui passer la camisole de force.

Jusqu’au 4 janvier

Comédie Française / Salle Richelieu

http://www.comedie-francaise.fr/spectacle-comedie-francaise.php?spid=1463&id=517

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